C’est ainsi que neuf professionnels de santé et membres d’associations titrent une tribune publiée dans Le Figaro le 5 mars. « Il convient de porter à la connaissance du public les évidences scientifiques, écrivent-ils. Les effets sur la santé ne dépendent pas du type d’alcool, que ce soit du vin, des spiritueux ou de la bière. Ce qui compte, en termes de toxicité, c’est la quantité d’alcool bue. »
Les signataires entendent soutenir la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, qui, le 7 février sur France 2, avait affirmé que « le vin est un alcool comme un autre » soulevant l’ire du lobby du vin, mais aussi de personnalités politiques. Ainsi, Christophe Castaner, délégué général de La République en marche, avait soutenu quelques jours plus tard « qu’il y a de l’alcool dans le vin, mais c’est un alcool qui n’est pas fort. […] Le vin fait partie de notre culture, de notre tradition, de notre identité nationale. Il n’est pas notre ennemi ». Pire, en marge du Salon de l’agriculture, Emmanuel Macron a déclaré « boire du vin midi et soir » et affirmé qu’« il y a un fléau de santé publique quand la jeunesse se soûle à vitesse accélérée avec des alcools forts ou de la bière, mais ce n’est pas avec le vin ».
Les signataires rappellent que la consommation française de boissons alcoolisées reste l’une des plus fortes d’Europe avec 12 litres d’alcool pur consommés par adulte annuellement, soit 26 grammes par jour (2,6 verres à 10 grammes d’alcool le verre), « loin de toute modération », que le vin représente près de 60 % cette consommation, que l’alcool tue près de 50 000 personnes par an, qu’il est la seconde cause de cancers après le tabac, et demeure la source de violences familiales, conjugales et de violences sur la voie publique. Ils enjoignent le Président de la République à « s’attaquer au tabou de l’alcool en élaborant puis en adoptant un plan national alcool ».
« Vu du foie, le vin est bien de l’alcool ! »
- Publié le . Paru dans L'Information Dentaire
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